Seriez-vous prêts à payer six euros par mois pour avoir accès à toute la discographie de Pascal Obispo ? Non ? Et s’il y ajoutait des titres inédits, des versions karaoké, des clips en avant-première et des interviews exclusives ? Lorsque le chanteur a lancé son application nommée «Obispo All Access» en février, les commentaires rieurs ont fusé. Pourtant, son idée est très loin d’être farfelue. Elle s’inscrit même dans une volonté plus globale des artistes de reprendre le contrôle de leur musique et de sa commercialisation, de trouver des solutions plus équitables que le système de rémunération actuel incarné par Spotify et consorts. Car elle est loin, la promesse d’un modèle numérique dont les musiciens sortiraient vainqueurs. On le voit depuis le début de la crise sanitaire : les artistes privés de concerts donnent de la voix pour dénoncer les pratiques des nouveaux géants du secteur.
Circuit court
Certes, l’industrie musicale n’a jamais été tendre avec ses petites mains. Mais dans un tel contexte, voir les plateformes imposer leurs conditions drastiques à tout un écosystème fait grincer de plus en plus de dents. «Les musiciens sont dépossédés de leurs contenus par des entreprises qui ne leur reversent pratiquement rien», résume le guitariste Samuel Strouk, fondateur de MusicIn. Cette plateforme française tout juste lancée propose aux artistes de créer un profi