Pourquoi certains n'ont-ils pas le "sens du rythme" ?

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Pourquoi certains n'ont-ils pas le "sens du rythme" ?

Par
 PeskyMonkey
PeskyMonkey
© Getty

L'angoisse du 'dancefloor', vous connaissez ? Cette certitude qu'entre vous et le rythme, ce n'est pas le grand amour ? Arrêtez de culpabiliser : ce n'est pas de votre faute, et c'est la science qui le dit.

Quand il s'agit de danser, vous préférez disparaître ? Quand il faut taper dans les mains en musique, vous êtes toujours à côté ? Tous les ans, c'est la même chose : lorsque les fêtes de fin d'année approchent, vous êtes saisi par l’angoisse du dancefloor... La bonne nouvelle, c'est que vous n'êtes pas seul.e !

La communauté scientifique s'est enfin penchée sur la capacité de chacun.e à se trémousser pendant les fêtes et, résultat, il semble que beaucoup d'hommes (ce sont les plus concernés) ne décollent pas de leur chaise pendant la soirée et disent souffrir d'un 'mauvais sens du rythme'.

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Or, comme le daltonisme pour les couleurs, le manque de rythme porte un nom : la surdité rythmique. Et contrairement à ce que son nom indique, ce n’est pas la capacité auditive du 'mauvais danseur' qui est remise en question, c’est dans son cerveau que se cache l’origine du problème. « C’est une forme de trouble dans le traitement musical effectué par le cerveau », explique la neuropsychologue Jessica Phillips-Silver du Laboratoire international pour les recherches sur le cerveau et la musique de l'Université de Montréal.

Dans le cadre d'une large enquête visant à identifier les personnes atteintes de surdité rythmique, Jessica Phillips-Silver a auditionné un grand nombre d'individus qui retranscrivent avec difficulté le rythme d'une musique.

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Finalement, seul un jeune reporter montréalais, Mathieu Dion, a semblé correspondre à la définition de la surdité rythmique : « Je ne comprends même pas la notion du rythme. Je ne l’entends pas et je ne le sens pas ». Et pourtant, Mathieu Dion est guitariste amateur... Comme il le précise, sa difficulté n'est pas d'entendre le rythme ou de bouger en suivant le mouvement des autres, mais plutôt de reconstituer la pulsation rythmique régulière dans un morceau de musique, tous genres confondus. Un phénomène que Jessica Phillips-Silver avoue mal comprendre : « Le rythme est traité par un réseau complexe dans le cerveau, il nous est impossible de pointer du doigt un centre chargé du rythme ou de la danse. C'est l’interaction de multiples réseaux qui permettent le traitement du rythme et sa traduction en mouvement, et dont nous ne comprenons pas encore les subtilités ».

Même si le rythme a un rôle extrêmement important qui va jusqu'à l'évolution de l'être humain, les capacités rythmiques de chacun varient considérablement. Entre Michael Jackson d'un coté :

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et Mr. Bean de l'autre, il vous reste de la marge !

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La capacité du cerveau à se synchroniser au rythme d'une musique et, par conséquent, à provoquer un mouvement synchrone du corps, est instinctive, précise l'étude. Le rythme a une puissance et un rôle cruciaux pour l'homme, y compris dans l'évolution de l'espèce : il est inhérent à la parole, et donc à la communication. La synchronisation qu'il impose participe aussi à la cohésion sociale, il est un déterminant dans les rituels de séduction ou les cérémonies religieuses.

« Nous supposons que la capacité à danser de manière synchrone sur une musique est assez répandue dans la population adulte », explique Jessica Phillips-Silver. « Cependant, la pression culturelle concernant la performance génère la peur de 'ne pas avoir de rythme' ou d'avoir 'deux pieds gauches'. Mais la population qui souffre de surdité rythmique pourra nous permettre de comprendre les origines neurobiologiques de la perception rythmique et de la synchronisation, de même que l'amusie, ou l'incapacité d'entendre les sons ou les mélodies, nous sert à comprendre le traitement de l'information musicale dans le cerveau », poursuit la neuropsychologue.

Le malheur des uns fait le bonheur des autres...

Si certains passent la soirée cloués sur leur chaise, d'autres n'arrivent plus à s'arrêter de danser dès qu'ils entendent la moindre note de musique. Peter Keller, professeur des sciences cognitives à l'Université de Sydney ouest, s'est demandé pourquoi les capacités rythmiques de chaque personne varient. « Le rythme est très puissant, il peut influencer l'état d'esprit des hommes, appeler à la guerre ou bercer un enfant. Il peut être le déclencheur d'un état second recherché dans les rites chamaniques, appelé transes. Mais la réceptivité neuronale n'est pas la même chez tout le monde », précise-t-il.

Chez certaines personnes, le cerveau se synchronise plus facilement à la pulsation de la musique et arrive à anticiper sur sa régularité, et donc mieux coordonner les mouvements du corps, précise Peter Keller. Pour l'instant, les chercheurs ne savent pas ce qui est à l'origine de cette différence dans la perception, ni comment l'améliorer. En attendant, une seule solution : prendre confiance et se lancer !

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