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La cassette audio entre en résistance

Quasiment disparu, ce format renaît chez de petites compagnies de production musicale. Même si les ventes restent plutôt confidentielles.

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Publié le 22 août 2019 à 01h39, modifié le 22 août 2019 à 11h00

Temps de Lecture 6 min.

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Et mon cul c’est du Tofu ?, le label alternatif installé dans l’ancienne quincaillerie du Vieux-Marché (1 300 âmes, Côtes-d’Armor), fête ses 10 ans et une bonne nouvelle : en 2018, selon Nielsen Music, les ventes de cassettes audio aux Etats-Unis ont encore augmenté de 23 %. Et au Royaume-Uni, les chiffres officiels affichent une hausse de 120 %. Alléluia !

Certes, elle était moribonde, et tout cela ne représente que 220 000 ventes outre-Atlantique et 50 000 outre-Manche… Pour donner un ordre de grandeur : selon les chiffres du Syndicat national de l’édition phonographique (SNEP), en France, en 2018, ont été vendus 4 millions de vinyles (quatre fois plus qu’en 2015) qui représentent encore à peine un quart des revenus de ventes d’albums, le CD demeurant loin devant, et tout ça confondu étant désormais inférieur aux revenus du streaming sur Internet. Là-dedans, la cassette est une aiguille dans une botte de foin que le SNEP ne se fatigue même pas à comptabiliser. Néanmoins, elle est là, se développant, étendard d’une communauté d’aficionados en révolte contre la modernité et l’industrie de la musique.

Ils ont pour noms Manufacture Errata à Lyon, Gurdulu à Grenoble, Fougère sur le plateau de Millevaches, La République des granges, Tanzprocesz, Alligator Baby, Hylé Tapes, Anywave… Des micro-labels, non professionnels, pour la beauté du geste. « De la microéconomie mais qui s’autofinance, témoigne l’un de ces directeurs artistiques de l’ombre. On reçoit même des demandes de stages alors qu’on n’a ni locaux ni structure. »

Des supports physiques

Erika Tarbouriech et Emile Cartron se sont rencontrés dans les concerts punk alternatifs parisiens. Elle, 36 ans, est styliste, collectionne et achète des habits vintage qu’elle revend sur sa boutique en ligne (« Souvenir vintage » sur le site Etsy)… Lui, 25 ans, vient de finir ses études et travaille à mi-temps dans un magasin bio derrière le Panthéon. Mais leur vrai boulot, celui qui ne rapporte rien mais qui vaut tout, c’est la musique.

Voilà neuf ans qu’ils ont créé Gone With The Weed (« Autant en emporte l’herbe »). D’abord des concerts, des jauges entre 100 et 150 personnes, puis l’envie de produire des supports physiques. La cassette audio tout d’abord : « Ce n’est pas une position, c’est un véhicule. C’est un produit pas cher, tu y écoutes tout. Il y a un côté fait à la main. Tu retrouves le plaisir de la tracklist et ses choix stratégiques entre face A et face B, expliquent Emile et Erika. C’est un bon entre-deux dans une époque où il n’y a plus de format physique. »

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