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Comment #musictoo libère la parole dans l’industrie musicale

En l’espace de deux mois et demi, un compte Instagram créé pour répertorier les agressions sexistes et sexuelles au sein de la profession a récolté plus de 300 témoignages.

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Publié le 16 octobre 2020 à 23h39, modifié le 21 octobre 2020 à 09h31

Temps de Lecture 6 min.

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A plus d’un titre, 2020 restera dans les mémoires de celles et ceux qui font l’industrie musicale. Durement frappée par les conséquences économiques de l’épidémie de Covid-19, cette saison, que beaucoup décrivent comme « noire » – car sans festivals et avec peu de concerts –, aura aussi vu émerger un mouvement inédit de libération de la parole des victimes d’agressions sexistes et sexuelles. Prolongement de la vague #metoo, qui avait secoué le monde du cinéma en 2017, le hashtag #musictoo provoque actuellement des remous dans le monde de la musique.

Lancé à la mi-juillet, le compte Instagram @musictoofrance fait rapidement grand bruit. A travers un formulaire et des appels à témoignages, ce collectif anonyme (qui rassemble plusieurs personnes qui font ou ont fait partie de l’industrie musicale) veut recueillir des récits de violences sexistes et sexuelles dans le milieu de la musique afin de « commencer à dessiner des profils [d’agresseurs] et rassembler des plaintes ». « Il est temps que la peur change de camp », peut-on lire dans leur manifeste publié le 17 juillet.

La raison de leur colère ? Dans une étude publiée en 2019 par le Collectif pour la santé des artistes et des professionnels de la musique (CURA) et de la Guilde des artistes de la musique (GAM), 31 % des 256 femmes interrogées travaillant dans le secteur musical disaient avoir été harcelées sexuellement. Et les postes à responsabilité dans l’industrie musicale restent très majoritairement réservés aux hommes.

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Après le manifeste des « Femmes engagées des métiers de la musique » et l’enquête publiée par Télérama en avril 2019, « beaucoup espéraient un électrochoc, mais l’industrie musicale n’a pas bougé », raconte l’un des rares hommes du collectif, quasiment exclusivement féminin. « En créant @musictoofrance, on veut ajouter notre pièce au puzzle pour lutter contre les violences sexistes et sexuelles, même si cela n’est qu’un début », assure-t-il.

En l’espace de deux mois et demi, leur initiative a permis de récolter 302 témoignages. La plupart sont anonymes, mais le collectif compte les analyser, pour en extraire des données statistiques. « Nous listerons également les agissements et les systèmes qui facilitent les agressions et imposent le silence aux victimes », annonce le communiqué du 1er octobre.

Aucun genre n’est épargné

Il est vrai que les affaires de violences se succèdent dans l’industrie de la musique et qu’elles deviennent même publiques et médiatisées, ces derniers mois. En septembre, le rappeur Moha La Squale est accusé de « violences », « agression sexuelle » et « séquestrations » par cinq plaignantes. Et le milieu du rap est loin d’être le seul concerné, aucun genre musical n’est épargné.

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