Brésil : la politique culturelle menée par le gouvernement de Bolsonaro crée une véritable bronca

Drapeau du Brésil - Billet éco d'Antoine Pecqueur le 27/01/2020 ©Getty - Tetra Images
Drapeau du Brésil - Billet éco d'Antoine Pecqueur le 27/01/2020 ©Getty - Tetra Images
Drapeau du Brésil - Billet éco d'Antoine Pecqueur le 27/01/2020 ©Getty - Tetra Images
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Le 17 janvier dernier, c'est le troisième secrétaire d'état à la culture du Brésil Roberto Alvim qui a démissionné de son poste, sous Bolsonaro. Le ministère de la culture au Brésil demeure à présent un lointain souvenir. Analyse de cet événement ce matin dans le billet éco d'Antoine Pecqueur.

La démission du secrétaire d’état à la culture Roberto Alvim vendredi 17 janvier

Roberto Alvim venait de poster sur les réseaux sociaux un enregistrement dans lequel il imitait Joseph Goebbels, celui qui a conduit la politique de propagande culturelle du régime nazi. Le secrétaire d’état brésilien reprenait les mêmes expressions et les mêmes mimiques que Goebels. Un geste qui n’étonne pas totalement vu la politique néo-fasciste mené par Bolsonaro. Mais il n’empêche, le président brésilien n’a quand même pas pu cautionner cette attitude, du fait surtout de la proximité géopolitique de Brasilia avec le gouvernement israélien de Benyamin Netanyahou.

Depuis l’intronisation de Bolsonaro, il y a exactement un an, en janvier 2019, il y a déjà eu trois différents secrétaires d’état à la culture. Le premier titulaire du poste, Jose Henrique Pires, avait démissionner mais pour une toute autre raison : il ne voulait pas cautionner la politique culturelle anti LGBT que lui demandait de mettre en place Bolsonaro.

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L’heure est donc à la censure pour les arts au Brésil ? 

On aurait pu penser que lorsque Bolsonaro a décidé à son arrivée au pouvoir de supprimer le ministère de la culture pour en faire un simple secrétariat d’état, il ne s’intéresserait pas à ce domaine. Mais c’est bien l’inverse qui se produit : la culture est un enjeu idéologique pour la politique d’extrême droite menée par le président brésilien. Les artistes de gauche, ceux des minorités sont mis à l’écart. On retrouve la censure qui était à l’œuvre pendant l’époque de la dictature militaire.

Et comment réagissent les artistes ?

Il y a ceux, assez rare, qui soutiennent la politique de Bolsonaro, comme le chef d’orchestre Dante Mantovani, qui expliquait que "le rock active l’industrie de l’avortement". Quant à ceux qui s’opposent à la politique actuelle, ils risquent tout simplement de voir leur subvention s’arrêter. Même les grands groupes privés n’osent plus soutenir des artistes qui déplairaient aux gouvernements, d’où la situation économique délétère d’un grand nombre de structure culturelle. Le temps où le chanteur Gilberto Gil était ministre de la culture au Brésil est bien révolu.

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