Le journaliste britannique Joe Muggs est un chroniqueur essentiel de la musique électronique de ces dernières années. Dans Bass, Mids, Tops (paru en 2020 chez Strange Attractor Press, inédit en français), il revient à travers une série d’entretiens sur une histoire méconnue, celle des sound-systems au Royaume-Uni. A Libération, il raconte pourquoi les genres qu’ils ont fait naître, notamment le lovers rock, sont restés si longtemps à l’écart du canon de la musique britannique, malgré leur influence considérable sur la dance music et la pop. Et comment Lovers Rock, film le plus musical de la série Small Axe qui décrit, du soir au petit matin, une soirée sound-system tout ce qu’il y a de plus traditionnel, a pu donner le sentiment à tant de spectateurs du Royaume-Uni de découvrir une réalité qui leur avait été, jusque-là, largement occultée.
Qu’avez-vous pensé de Small Axe ?
D’abord, que la qualité de la reconstitution des scènes musicales et des communautés est de l’ordre du jamais-vu. Le simple fait de voir dans une fiction des enceintes correctement installées à l’intérieur d’un sound-system, comment ce sound-system pouvait investir une maison ou une maison de quartier, raconte tellement de choses sur une époque et une communauté. Le sound-system était central dans la vie de tant de gens, et leur existence a été si rarement racontée, encore moins montrée…
La reconstitution est particulièrement impressionnante, et visible, dans l’épi